Le Château
La grotte artificielle ressemblait en fait à une grosse meringue dans laquelle un ogre aurait mordu. De gros massifs de pivoines roses invitaient à entrer. De la paroi crayeuse ruisselait une eau argentée qui laissait une trace moussue. Des coquilles Saint-Jacques avaient été collées et formaient des fleurs délicatement nacrées. A part le bruit de l'eau qui coulait en direction d'un petit bassin souligné d'un motif baroque, aucun son n'arrivait jusque là. C'était extraordinairement calme, lumineux. Une colonie de salamandres habitait les lieux et se prélassait sur la roche humide. Le blanc de la craie, le rose des coquilles, le vert de la mousse, l'or des salamandres se reflétaient dans le bassin et il suffisait de regarder l'image brouillée par les gouttes d'eau pour rentrer dans le rêve. Au fond, une petite porte en fer forgé ouvrait sur un étroit couloir.